Borda
Lia Rodriguez

En 2025, Dance Reflections by Van Cleef & Arpels soutient la Biennale de la danse de Lyon pour la présentation de Borda de Lia Rodriguez.
En portugais, borda vient du verbe « bordar », broder, ce qui signifie enrichir, décorer, rehausser, concevoir. Proche également du mot : frontière, ce qui sépare. Il existe des frontières géographiques et politiques, représentées parfois par des murs, des fils barbelés, des grilles. Parfois ils supposent une hiérarchie. Parfois des espaces d’oppositions sont créés : hospitalité et hostilité, liberté et domination, ce qui est dit natif et ce qui est dit étranger, inférieur et supérieur.
Les frontières peuvent délimiter des groupes et des individus, des humains et des non-humains. Qui peut traverser ? Qui peut rester ? Qui sera mis à l’écart ? Qui fait partie et ne le fait pas ? Qui a le droit d’exister ?
Les territoires peuvent aussi être délimités par des frontières imaginaires, comme un espace transitoire pour ceux qui arrivent, ceux qui partent et ceux qui s’attardent. Ils peuvent aussi être symbolisés par des identités culturelles spécifiques, des odeurs, des sons, des rituels, liés aux langues;
Au sens figuratif le mot « borda » peut aussi signifier imaginer, fantasmer. L’imagination intensifie les rêves, les fables, les mirages, la création et nous donne la possibilité de passer au-delà des frontières.
Comment peut-on créer en partant d’une réalité entremêlée ? Comment apporter avec nous la terre de nos visions, de nos désirs, de nos mémoires, de nos avenirs ? Peut-être en tissant patiemment et laborieusement ensemble un lieu poreux d'altérité fluide, une broderie où les lisières bougent, flottent et dansent.